Les laïcs aux origines de l'Église

L'A note d'abord la polysémie du terme laïc; dans l'Église, ce terme correspond à une catégorie qui se différencie de celle de clerc: celle des fidèles. L'A. essaye de découvrir et d'expliquer la réalité recouverte par ce mot et suit l'évolution de la situation durant les cinq premiers siècles de l'...

Full description

Bibliographic Details
Author:Alexandre Faivre
Published: Le Centurion, Paris, 1984
Series:Chrétiens dans l'histoire
Total Pages:296
Format:Book
Topic:- Biography > Background > Northern Africa > Church, Liturgy, African Monachism > Christian Africa > African church
- Biography > Background > Roman World > Culture > christian culture - christianism > laity
Status:Active
Description
Summary:L'A note d'abord la polysémie du terme laïc; dans l'Église, ce terme correspond à une catégorie qui se différencie de celle de clerc: celle des fidèles. L'A. essaye de découvrir et d'expliquer la réalité recouverte par ce mot et suit l'évolution de la situation durant les cinq premiers siècles de l'Église. Dans le Nouveau Testament, il n'y a pas de trace de la catégorie clerc/laïc; jusqu'au III° s., il n'y a pas de réalité correspondant au laïcat; les simples chrétiens exercent les fonctions de catéchistes et de docteurs; ils remplissent un ministère financier, jouent des rôles politiques et culturels; ils sont aux premières lignes de l'apostolat. Leurs interventations collectives sont décisives lors des élections épiscopales et pour l'admission à la pénitence. Mais petit à petit, la dichotomie va s'établir. Tertullien, Clément d'Alexandrie, Origène ressentent le besoin d'évaluer et de définir la place du clergé naissant dans le monde spirituel qu'ils conçoivent. Dans la Didascalie, il y a survalorisation du rôle de l'évêque; au III° s., on a l'impression que la communauté devient un instrument au service de l'épiscopat monarchique. A Carthage au III° s., l'Eglise est déjà structurée: un clerc n'est pas un laïc; un laïc n'est pas forcément un simple fidèle; mais le peuple fait encore entendre sa voix, en particulier pour l'élection de l'évêque. Au IV° s., avec Constantin, l'Eglise devient religion d'état, acquiert des privilèges; il y a un renversement du rôle des clercs à cause de l'emption fiscale. Au V° s., le monarchisme crée une troisième race de chrétiens: on est moine avant tout, ensuite seulement vient la distinction laïc/clerc, Cette troisième race contribue à casser la relation complémentaire et bilopaire qui existait entre clercs et laïcs. Par la suite, l'image du moine et l'image du clerc vont se mèler. Dans ce système, les femmes ont un place à part: non classées vraiment dans le laïcat, elles sont en dehors de la théologie du laïcat. Vierges et veuves constituent des états de vie; mais il n'y a pas de ministères laïcs féminins. En conclusion, l'A. souligne l'importance d'une théologie du laïcat à notre époque de crise et de transition.